dimanche 26 octobre 2014

Les débuts en Allemagne

Après la libération, Papillon a été muté en Allemagne, à Baden-Baden au début, Rose-France en a profité pour naître à Arenberg. Je me rappelle très bien avoir été réveillé une nuit pour aller voir ma «petite sœur» que j’ai trouvée dans le grand lit de nos parents tendrement enlacée par Maman. En ce qui me concerne, je me souviens que j’étais plutôt ennuyé par le fait que j’étais trempé, pipi oblige.


Ensuite je me souviens de la maison de Kehl, de la bonne, Bertha et de deux serviteurs, un chauffeur tchécoslovaque et un Allemand. A l’époque ces gens crevaient de faim et on demandait aux officiers français d’utiliser du personnel de maison pour leur permettre de manger à leur faim.

Famille coté Papillon

Depuis quelques temps j’avais l’intention de noter à l’intention de mes proches tout ce dont je pouvais me rappeler de ma jeunesse et de notre famille. Je m’y résous aujourd’hui.

Je regrette profondément de ne pas avoir été plus curieux par le passé, ce qui fait que l’histoire de l’environnement familial me semble maintenant un peu confuse.
La famille de notre grand père Jules Simon, ne m’a laissé aucune sorte de souvenirs, tout ce que je sais c’est qu’il était grand et mince et qu’un membre de sa famille avait servi comme garde pontifical. Il était en fait d’origine Suisse.

Je me souviens l’avoir rencontré à Ensisheim lorsque nous habitions Kehl  en Allemagne. Il avait un très grand appétit et son trait d’humour favori était : « il paraît que l’appétit vient en mangeant, moi, ça fait trois heures que je mange et n’ai toujours pas faim !
Du côté de notre Grand Maman, née Rey, je n’ai guère de souvenirs. Je sais qu’elle avait une sœur, la célèbre Tante Blanche que notre père poursuivait lors d’un rassemblement familial à St Tropez pour lui couper quelques poils au menton qu’il ne pouvait supporter.
J’ai cru comprendre que du côté de la famille Rey, il y avait un fabricant de calèches qui étaient exportées à la Cour de Russie avant la Révolution. Une autre branche semble-t-il emmagasinait de la neige en hiver dans des grottes et les revendait sous forme de pains de glace pendant l’été. L’avènement du réfrigérateur électrique a sans doute sonné le glas de cette activité.

Evidemment, j’ai beaucoup entendu parler dans ma plus tendre enfance des frères et sœur de notre cher père ainsi que de leur progéniture. Oncle Jacques avec Tante Marthe dans un premier temps avec leurs enfants : Jacqueline, Christiane, Lisette et Gilbert.
Oncle Paul, marié pendant la guerre avec Tante Yvonne, celle-ci devait malheureusement décéder au début de la décade 1950 d’un cancer de l’intestin. Cette union devait nous amener 2 cousins et une cousine: Roland, Mireille et Jean-Paul. Par la suite Oncle Paul s’est marié avec la célèbre tante Rosette, riche veuve d’un aristocrate.

Papillon et Mamillon se sont rencontrés à Sète vers 1941 pour se marier en juillet 1942. Leur voyage de noce qui a suivi la cérémonie s’est fait à Annecy et ma naissance en Avril 1943 me permet maintenant d’écrire ce petit résumé familial.
Papillon, né en 1909 était de nationalité Allemande à sa naissance, il a donc suivi une scolarité allemande jusqu’en 1918. Notre Grand papa en 1914 a servi pendant la durée de la guerre sur un cuirassé, Allemand bien entendu.


Il semble que Papillon souhaitait faire des études de chimie mais devant le refus paternel qui ne voulait ou ne pouvait pas payer ses études, s’est retourné vers l’Armée où il a fait carrière en commençant par l’Artillerie hippomobile.

vendredi 24 octobre 2014

Maladie de Mamillon

Je me souviens par contre du départ de Maman pour l’hôpital d’Hyères et de mon chagrin de la voir partir, sachant que c’était Papa qui prenait la relève.


A l’époque, il y avait une bonne à la maison et je suppose qu’elle devait s’occuper de nous et plus particulièrement de Jean-Jacques. 

Après, je me souviens être allé à l’hôpital voir Maman et ma jolie petite sœur, prénommée Catherine. Les souvenirs suivants qui me reviennent sont que Maman avait été transportée à Toulon à Ste Anne et que Papa allait la voir très souvent le soir, en jeep conduite par un militaire. 
Je me rappelle que Rose-France et moi-même étions un peu livrés à nous-mêmes et allions rendre visite à la famille du Colonel Derogis (6 fils), ce qui ne plaisait pas du tout à Papa (j’en garde un souvenir cuisant!!!!)

Maman est restée près de 9 mois à Ste Anne, Je crois que c’est à ce moment là que Papa a racheté la voiture de Bon Papa, une énorme Peugeot 302, puant l’essence. Papa la conduisait avec beaucoup d’appréhension et s’arrêtait sur le bord de la route dès qu’un camion arrivait en face. Une jeune femme dont le nom de famille était Ackermann est venue s’installer à la maison et je crois me rappeler que Jean-Jacques est parti quelques temps chez ses parents à Belfort, pendant que toi, Catherine étais accueillie chez Grand Maman, Maman se traînait à ce moment là sur des coussins et se musclait les jambes sur un appareil à rames. Ensuite Papa a racheté à Oncle Paul une 4CV Renault et je me suis retrouvé en 1952, je crois, chez Mamy pour faire une si brillante 6ème que on m’a demandé de redoubler l’année suivante. Entre temps, Papa était parti au Viet- Nam où il devait rester 2 ans. A la rentrée 53, je me suis retrouvé pensionnaire chez les maristes de la Seyne, couchant dans un petit dortoir de 145 lits, ce qui m’a changé quelque peu du confort de Nice.

Entre temps, Maman a pu passer son permis de conduire et se séparer de la 4CV pour acquérir une magnifique 203 Peugeot immatriculée 129 BE 83, avec laquelle elle venait me chercher à la Seyne quand j’avais le tableau d’honneur me permettant de sortir le dimanche après la messe, de 9H30 à 18H30...

Tu as dû revenir, Catherine en 1954 peu avant le retour de Papa d’Indochine. Je n’étais pas là lorsque tu es revenue mais je devais te voir le dimanche à la maison où tu avais repris ta place et je me souviens que tu attendais le retour de Papa avec impatience. Ça t’a passé quand il est revenu car il est resté 6 mois en vacances à la maison et il ne supportait plus les cris des enfants ni qu’on parle à table... Après il a été muté à Marseille, il rentrait uniquement le weekend puis il est revenu au 405ème RAA à Hyères avant d’être muté en Algérie.

Tu me posais la question sur ce qui s’est passé en Algérie au moment du Putsch. En fait Papa était pro de Gaulle, il s’est pris de bec avec son colonel, pro Salan, a refusé de prêter du matériel à un bataillon dissident, le colonel a retourné sa veste et c’est papa qui s’est retrouvé devant un tribunal militaire et mis au vert pendant 6 mois en Algérie où il faisait tous les jours de l’équitation dans les djebels et du tennis. Ce qui était très imprudent de sa part à l’époque.

J’ai été très étonné d’apprendre que tu avais le sentiment à certains moments de ne pas faire partie de la famille. Je pense que tu as tort, jamais personne de la fratrie n’a fait allusion à quoi que ce soit et Susie pendant le temps qu’elle a passé à la maison n’a jamais ressenti ce sentiment. En ce qui me concerne, tu étais ma sœur et le gap d’âge entre nous plus mon absence ne nous permettait pas d’avoir des contacts très étroits. En tout cas je ne t’ai jamais reprochée la maladie de maman, ç’aurait d’ailleurs été stupide.

Par contre, je dois avouer que de 1953 à 1968 avec un intervalle d’un  an en 1961 lorsque j’ai passé mon 1er bac à Hyères, je trouvais qu’il y avait beaucoup  trop de monde à la maison et j’aurais bien souhaité avoir la possibilité de passer un peu plus de temps seul ou en comité restreint avec maman.

Grand Papa Simon

Grand Papa, était un homme grand et mince, il devait dépasser le mètre quatre-vingt et autant que je m’en souvienne, me faisait un peu peur. Il était assez pince sans rire à l’extérieur mais en famille, il valait mieux filer doux. 
Le seul souvenir que j’en ai est lorsque nous habitions Kehl en Allemagne, en face de Strasbourg, de l’autre côté du Rhin, nous nous rendions à Ensisheim où habitaient, Grand Papa , Grand Maman et Tante Elisabeth et je jouais dans le jardin. Un jour, Je me suis fait sermonner car je voulais caresser une chatte prête à mettre bas et il ne voulait pas à juste titre que je la touche. Grand Papa était très bricoleur. Je me souviens qu’il avait fait un superbe perroquet en fer forgé qui se balançait sur son perchoir, je me souviens que cet oiseau nous a suivi à Hyères, ensuite… 

Grand Papa est né je crois en Suisse à Bâle. Il a fait la guerre de 14 sur un cuirassé Allemand (sans savoir nager). Il a ensuite fait toute sa carrière dans les mines de potasse d’Alsace comme contremaître, je crois.

En ce qui concerne l’Alsace, elle est devenue Allemande entre 1870 et 1918.
Ce qui fait que notre vénérable père était Allemand à sa naissance et a fait ses études primaires à l’école Allemande. A l’époque le Français et l’Alsacien étaient interdits. Papa voulait devenir chimiste mais comme Grand Papa ne pouvait lui payer ses études, il a décidé après le bac de devenir officier, les études étant gratuites dans l’Armée

                  Papillon en bas 2eme à gauche