Manou

30/11/2014

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les souvenirs de Rose-France parlant de la plage etc.
Je vais rajouter quelques éléments puis je reprendrai mes souvenirs d'Allemagne.

Déménagement de Kehl à Hyères: Nous avons déménagé de Kehl en juillet 1948.Nous sommes arrivés à Val-Fleuri,Maman Rose'France et moi,vannés après un voyage éprouvant.Il faisait une chaleur écrasante et nous étions dévorés vivants par les moustiques.Nous sommes allés déjeuner sur la terrasse,où j"ai mangé mon premier melon et une glace délectable qui avait été faite par Silvi.
Je me souviens des caisses entreposées à l'entrée et de ma première rencontre avec les propriétaires,M. et Mme Bénézit,en fait, la propriétaire était Mme Bénézit,d'origine Alsacienne et que Papillon avait mis dans sa poche en parlant Alsacien,afin qu'elle lui loue l'appartement.
Je" me souviens que nous couchions sous des moustiquaires accrochées au plafond.

ADI: nous avions ramené d'Allemagne un chien de chasse nommé ADI.Il y avait chaque année à Hyères une kermesse
Bretonne.Rose'France a gagné un beau lapin vivant avec un N° gagnant,ce devait être en 49.Le lapin a été mis dans le jardin dans une caisse et ADI n'écoutant que son instinct de chien de chasse luis a cassé les reins.Nous étions en train de déjeuner dans la salle à manger lorsque nous avons entendu un cri strident,nous nous sommes précipités mais c'était trop tard,le lapin avait cessé de vivre.Je pense que Grand'Maman et Tante Elisabeth étaient à la maison car je me rappelle qu'elles ont proprement dépecé le malheureux lapin qui nous a servi le lendemain de pièce de résistance.Rose-France était prédestinée à manager une ferme puisque quelques années plus tard c'est un magnifique canard qu'elle a gagné ...et qui a subit le meme sort finissant lui aussi à la casserole  (sophie)...

Quelques temps après,la famille Simon pédalait joyeusement sur la piste cyclable conduisant à la plage la Potinière,Manou devant sur son petit vélo,Papa,"camboulant"Rose-France,peut-être sur un siège enfant fixé au-dessus de la roue avant,et Maman sur un autre vélo derrière,portant les paquets ,serviettes,maillots,picnique etc tout cela sous le chant assourdissant des cigales et ADI galopait au niveau de Papa.Je me suis rendu compte à un certain moment que le reste de la caravane ne suivait plus et je suis revenu sous mes pas pour trouver les vélos à terre et Papa et Maman de l'autre côté de la route penché sur le pauvre ADI qui venait de se faire écraser par une voiture en face d'un hangar du Palyvestre.J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et même maintenant,chaque fois que je passe à cet endroit,je ne peux m'empêcher de penser à ce pauvre ADI qui était mon fidèle compagnon de jeux.
Suite au prochain N°....

Retour à mes souvenirs d'Allemagne.

Il est évident que mes souvenirs d’Allemagne sont plutôt lointains.Je me rappelle de mes jeux avec mes copains Allemands qui étaient en général plus âgés que moi.Un jour,ils m’ont demandé de rentrer dans un énorme tonneau vide couché sur le côté pour faire "le petit chien" ,m’avaient’ils dit,à peine étais-je rentré dans le tonneau qu’ils ont commencé à le faire rouler sur le sol malgré mes pleurs et mes supplications.Une autre fois,je faisais du vélo devant la maison à Kehl et l’un d’entre eux m’est rentré dedans en bicyclette lui aussi, et m’a fait chûter sur le bord du trottoir.Résultat des courses ,une jambe cassée !!!

4 militaires m’ont placé sur des coussins et m’ont transporté sur leurs épaules à l’hôpital local ,chacun de leurs mouvementst  pendant le trajet me faisait souffrir.A l’hôpital,je me  rappelle que l’infirmière de service me posait des questions sur ce que j’ avais vu au cirque la veille pendant qu’elle me plâtrait la jambe.

Une autre fois, je me souviens avoir couru après une charrette militaire tirée par deux chevaux qui passait devant la maison. Un militaire  m’a aidé à monter et je me suis retrouvé à la caserne où j’ai eu droit aux félicitations d’usage et on m’a ramené" Manou militari" à la maison.

Il me reste quelques souvenirs d’Allemagne. D’abord, une promenade faite avec maman a la campagne. Maman m’avait dit « ne touche pas à cette plante car elle pique » j’ai avancé un index inquisiteur et ça a été mon premier contact avec les orties. J’en garde encore un souvenir brûlant.

Une autre fois je me promenais avec un employé de maison allemand lorsque il m’a montré un nid dans un arbre, il m’a juché sur ses épaules afin que je puisse le voir de près. Il y avait trois oeux dans ce nid, j’en ai pris un entre mes petits doigts et c’est là que j’ai vu un jaune d’œuf pour la première fois. Je me souviens aussi qu’il y avait de nombreuses maisons en ruines aux alentours et en me promenant dans un bois, je me souviens avoir vu la carcasse d’un bombardier, vestige de la dernière guerre. autre souvenir, la neige.

Un jour je me trouvais dans une chambre du premier étage avec maman et nous regardions papa dans le jardin en train de dégager la neige de l’entrée. Papa nous a vu le regarder, nous a souri et nous a envoyé une boule de neige qui s’est écrasée sur la fenêtre, je me souviens encore du oh ! de surprise de maman. Papa, un jour, a voulu grimper au premier étage, quatre à quatre, une marche s’est affaissée sous son poids et il s’est retrouvé à la cave sur un tas de charbon. Un médecin est venu lui faire une piqûre antitétanique, ce qui m’avait à l’époque beaucoup impressionné. J’avais parlé de Bertha, la bonne et à l’époque elle nous servait les plats dans la salle à manger. Il y avait sur la table une clochette que nous faisions sonner lorsque nous avions besoin d’être servis. J’ adorais faire sonner cette clochette et le faisais même si nous n’avions besoin de rien. Résultat, la bonne a cessé de venir sauf si papa ou maman l’appelait. Suite au prochain numéro…