vendredi 23 février 2018

La route est longue...





E.C. Bénézit  aquarelle 1938




Oui,  la route est longue comme le montre cette aquarelle .. et  je dirais même pleine d'embûches... à commencer par ce post qui disparaît...Merci Jean-Jacques de l'avoir repêché. Il est repassé par nos boites mail. Les voies d'internet sont bien étranges...

Pour terminer mes études aux Beaux Arts de Rome  je  présente un mémoire sur Bénézit
Puisque j'allais dessiner chez lui toute enfant  et qu'il m'était parrain, je lui dois bien ça.
Je me suis donc tardivement  plongée dans les documents  que j'ai eu la chance de pouvoir photographier grâce à Monique Montpellier  veuve  se son légataire universel à Sanary Sur Mer.
Il n'est guère aisé de lire et  transcrire  sans connaître vraiment cette écriture pourtant familière de tous ces écrits souvent mi-effacés au crayon  ou à l'encre sur papiers  sombres ou jaunis par le temps.  Quand un mot est illisible, il faut parfois deviner dans le contexte ... Tant de feuillets  rassemblés en trois vieilles chemises avec quelques cahiers où trouver pêle-mêle des considérations artistiques, ébauches de  texte à publier peut être ?   brouillons de lettres précieux ,   notes, listes ,  quittances, récépissés de poste,  horaires de trains,  poèmes. De tout ça il  faudra ne  garder  que  l'essentiel.
 Qu'en sortira t il ?  quelques nouvelles de plus sur sa  famille d'origine? ses soeurs,  son grand-père Emmanuel musicien  fut ami  et voisin de Victor Hugo en exil comme lui à Guernesay. Je ne sais comment, mais j'ai trouvé par hasard  le blog où est citée une jeune fille Bénézit  dans la longue correspondance tenue  par la compagne de l'écrivain Juliette Drouet  pour l'avoir aidée   à transcrire  les Misérables...
Qu'en a t  il été de sa vie?,  à Paris chez son père créateur du fameux dictionnaire d'art ?   sa formation artistique   favorisée par son milieu et  consolidée aux académies Julian , Colarossi, par sa  fréquentation de  la salle Caillebotte de la Grande Chaumière et du Louvre ,   mais de ses séjours en Bretagne on ne sait rien, ni de ses maisons, son élève devenue son épouse Salomé non plus , ses  premières expos aux salons?   la galerie de son père 9, rue des beaux- Arts ?, les artistes qu'il a pu y côtoyer, rencontrer ?son travail à Paris?  l'atelier  rue Daniel Stern ?   il aura sûrement croisé entre autres Giacometti , Picasso .  Tout est assez vague, .  Manou m'a dit récemment qu'il y avait un grand tableau ou dessin d'un grand ange  qui trônait dans la chambre de la vache , j'en ai un très vague souvenir il me semble qu'il était sous verre ?.
Il était de Salomé:  née en Suisse, elle était alsacienne (d'où sa sympathie pour  accepter de nous  louer  l'appartement  de sa propriété) fut connue comme aquarelliste on la trouve sur Wikipedia. Le tableau d'une Jeanne d'Arc trône parait il  dans une église d'Alsace dont je dois retrouver le nom pour qui voudra aller la dénicher si elle y est encore . De 10ans l'aînée de son mari, elle avait une fille née d'un premier mariage dont j'ignore le nom.  Pas de traces de  sa vie avec sa mère et Bénézit, pas de traces à part quelques croquis où l'on pourrait peut être l'identifier, enfant d'une dizaine d'années.
  Puis, sa fuite dans le sud de la France pour des raisons de santé,  Gassin ,  Bormes et Hyères où il  s'est installé définitivement  boulevard d'orient où notre famille est arrivée  en 48.

J'ai  eu la chance d' avoir eu le  cadeau de  la correspondance de Papillon avec lui pendant son séjour en Algérie.  C'est au départ du train  que  Monique  m'a remis une enveloppe la contenant. Quelle émotion de lire et de réaliser ainsi  que  de "ce héros au sourire si doux" ( tiens, voilà une expression de famille! d'où vient elle?)   je n'ai rien connu de sa vie hors de chez nous.
Dommage que nous n'ayons gardé aucune des lettres que l'artiste a du lui certainement lui envoyer et peut être à Mamillon après le déménagement en Creuse.
Dans cette correspondance, on peut noter une grande admiration, affection ,  soucis  et félicitations pour la bonne santé du maître qui a plaisir à rappeller qu'il était condamné en arrivant dans le midi, il est question  également de remerciements émus  pour  la réception d'un colis:  quelques douceurs pour améliorer son ordinaire de cantine  accompagnaient une petite toile commandée  ( il y en a peut être eu 2) par notre père , très fier de pouvoir en décorer sa " cellule" et d'épater son supérieur.De quelle toile s'agit il? mystère! si quelqu'un d'entre vous en a une où soit écrit  au verso une dédicace qui puisse l'identifier, je suis preneuse de l'information. ( Je vous vois déjà  retourner vos toiles : )
 Il faudra d'ailleurs que j'envoie à chacun ces souvenirs lesquels constituent un portrait détaillé de la situation géographique et sociale  de la région  où il était  en garnison.  Documentation historique  intéressante  sur sa vie militaire, lles troubles  et évènements tragiques qui ont suivi en Algérie. Rappelez le moi , mais  de grâce à partir de Mai.

De notre coté tranquille Boulevard d'Orient, havre de paix, petite bulle  insouciante bien  loin des conflits militaires internationaux, pas grand chose à part nos souvenirs de famille  ou ceux donnés écrits par des  connaissances et amis de la dernière période de sa vie,  comme son élève et héritier  Jean Montpellier.

Pour  revenir à mes moutons,  le sujet est  trop vaste, je concentre  ma recherche  autour des  3 carnets que j'ai pu consulter sur la période entre deux guerres.
Je suis curieuse de m'imaginer, moi ,  devant la commission de professeurs réunis pour la discussion de ma thèse sur ce peintre inconnu d'eux ,   mais  encore plus sur  le résultat. On pourra au moins dire que ce n'est pas banal comme sujet.
Mais comme tout est encore en friche à un mois seulement  de cet évènement.. tous  les paris sont ouverts...
Quand j'aurai repris un calme zen je vous en reparlerai.
 Bye
 sophie