Jean-Jacques

Bon à mon tour de me lancer. Même si on ne peut pas se souvenir de sa naissance, il vaut mieux commencer par là.

Naissance
 Je suis né à Hyères en 1948  et je le prouve avec cette authentique copie de mon extrait de naissance:




Souvenir d'une époque révolue où tout était écrit manuellement à la plume trempée dans l'encre.
     Jean-Jacques en novembre 1949

Je suis donc l'avant dernier de la fratrie, mes ainés Claude dit Manou et Rose France re-prénommée plus tard Sophie sont du printemps, les cadets, Catherine surnommée Cathy et moi sommes de l'automne. Progéniture bien équilibrée: deux fois un garçon, une fille, chacun à peu près à trois  ans d'intervalle.

Ecoles
J'ai peu de souvenirs très anciens. Le plus ancien est sans doute un fort désir d'aller à l'école avant
l'école maternelle qui m'a fait me promener avec un cartable trop grand pour moi sur le boulevard d'orient à l'étonnement des passants.

Ce doit être de famille,car moi aussi je voulais aller à l'école en Allemagne,et je me suis fait sortir d'une classe avec perte et fracas par un instituteur irascible qui ne devait pas aimer beaucoup les français occupants à l'époque..Je me demande encore comment maman m'avait laissé sortir seul le matin de bonne heure.,je suppose qu'elle avait fort à faire avec Rose-France...
De toute façon, cette envie m'est passée très vite lorsque j'ai été obligé d'aller à Maintenon pour apprendre à lire... (Manou) 

Villa Mansard

  Mon envie d'école m'a aussi très vite quitté, Jardin d'enfants  et  premier cours préparatoire (on dit CP maintenant) à la villa Mansard. J'ai rencontré à Bruxelles un camarade de classe de l'époque, nous ne nous sommes bien sûr pas reconnus mais entre hyèrois nous avons croisé ces souvenirs lointains.
moche moche cette location !
zut! je viens d'écrire un commentaire qui a disparu... rebelotte:  pauvre villa Mansard qui semble n'avoir gardé  d'autenthique que son D.  Elle devait etre par là, mais  sur le plan sattelite, aucune trace de villa avec perron, ses grands jardins ni ceux d'une annexe voisine où l'on nous menait en rangs serrés pour les grandes occasions.  Apperçu une grande cour scolaire coté rue Michelet et en face un grand parking. Eh oui, tout change mais l'avenue Gambetta est toujours à la meme place ainsi que  la fontaine au bout de l'avenue des iles d'or où l'une de mes  tentatives d'équilibrisme sur la margelle  m'a valu une entrée remarquée au Mess des officiers. (RF)

Coté surnoms,  Janojaco  a été assez peu utilisé mais j'étais appelé monsieur de la Lune-j'en-sors chaque fois que j'étais pris en flagrant délit de complète inattention à la vie réelle, ce qui était assez fréquent semble t il.
Exact !  j'avais oublié  cette expression chère à Mamillon  !  ( RF),
Ce surnom Janojaco a été utilisé la première fois par une amie de Mamillon, peut-être ma marraine qui est venue la  voir à l'hôpital pour promener Janojaco, ce qui l'a beaucoup amusée.(Manou)

Ecole Paul Long

Ensuite, j'ai été placé à l'école Paul Long situé sous le quartier du Paradis. Pour moi si cela n'a pas été l'enfer, c'était au mieux le purgatoire. J'ai du passer moins d'une heure en cours élémentaire, le temps que l'on me fasse passer un test de lecture qui n'a pas dû être concluant puisque que j'ai été immédiatement conduit au cours préparatoire ( mon deuxième). Mon maitre se nommait M Delaby et sa famille tenait judicieusement une papeterie située près de la place Saint Louis, place située devant l'église St Louis d'Hyènes.
 Je ne devais pas être si mal dans cette école puisque j'y ai également doublé  ma 7 ème appelée aussi cours moyen 2 ème année.
Moi je me souviens de mes deux instituteurs à Paul Long, les deux frères Abello, Jean et Robert.(Manou) J'ai du avoir au moins l'un des deux JJ
L'école Paul Long existe toujours avec sa cour goudronnée et ses grands platanes. Il me semble que des salles préfabriquées ont été ajoutées dans la cour.

Les classes étaient encore meublées de bureaux à pupitres inclinés à deux place avec le banc solidère de la table. L'extrémité supérieure du bureau comportait une bande horizontale étroite avec une rainure pour porte plumes et crayons et deux orifice pour les encrier en porcelaine blanche à droites des places .(A l'époque, il n'était même pas envisageable d'être gaucher).

Les crayons avaient comme souvent encore maintenant une section hexagonale et soit par pure maladresse ou encore par malice quand le crayon dévalait le plan incliné du pupitre, le bruit produit à la longue exaspérait nos maitres ou maitresses comme nous les appelions alors. Je me souviens encore d'une volée de claques d'une maitresse exaspérée. 
Je me souviens aussi de m'être livré un jour à une expérience saugrenue en mettant un peu de lait chocolaté dans l'encrier.  Le résultat a été catastrophique, le trait de plume bavait lamentablement
et devenait poilu.
L'instituteur devait confectionner l'encre qui était violette avec de l'eau et de la poudre je pense et remplissait les encriers avec une bouteille d'un litre muni d'un embout verseur.
Je pensais n'avoir utilisé  le stylo bille qu'en 6eme  en 1960, si mes calculs sont bons. Renseignement pris, le stylo bille a été commercialisé dès 1950 mais accepté dans les écoles qu'en 1965 ) donc en 6eme j'étais sans doute équipé d'un stylo encre à plume qui ne devait pas encore avoir de cartouche et qu'il fallait ne pas oublier de remplir
J'ai connu l'encre violette et la plume Sergent Major et je rentrais le soir avec les doigts violets.(Manou)
Le lait
A l'époque dans le quartier de l'école Paul long subsistait une "ferme" ou en tout cas une étable avec une ou deux vaches (une dizaine de vaches avec une fermière qui devait peser 150 kg et qui avait besoin de deux chaises pour s'assoir )où nous allions chercher presque quotidiennement du lait dans un bidon de fer blanc ou d'aluminium. A l'époque le lait n'était pas encore considéré comme un poison pour les enfants. D'ailleurs, tous les écoliers avaient droit à une canette de lait chocolaté tous les matins d'école. J'ai appris bien plus tard que c'était pour écouler une surproduction de lait française ou européenne. 
Exact, moi aussi j'ai eu ma dose à la villa Mansard. C'est le Mendès France ou R. Coty qui avait eu cette brillante idée.  A mon époque, on donnait plutot  à la louche dans un bol. J'adorais ça.RF

Exact bravo, je me souvenais du lait mais pas que je le devais à Mendès France JJ

Plaignez-vous! Je n'ai jamais connu le lait à l'école...(Manou) . La vie est injuste ! (JJ)

Le lait que nous ramenions dans notre bidon était frais et n'était pas comme ces laits UHT  vendus en brique et appelé  "lait de longue conversation"(comme disait un ami belge très versé dans les contrepèteries ou autres jeux de mots) et donc il fallait le faire bouillir rapidement afin qu'il ne tourne pas. Comme disait Pagnol, Pasteur avait déjà inventé les microbes et aussi la stérilisation. 
Donc nous faisions bouillir le lait mais il fallait le surveiller "comme du lait sur le feu afin qu'il ne déborde pas. Une invention aussi remarquable qu'oubliée était une petite soucoupe crantée en verre  
qui mise au fond de la casserole empêchait le lait de déborder. ( c'était le tout début du high tech).

Crimes et châtiments

Voici un titre bien accrocheur mais certains de nos enfants nous ont demandé du "croustillant"….

Je n'étais pas un enfant très précoce, j'ai sucé mon pouce assez longtemps. J'ai aussi mis pas mal de temps à contrôler ma vessie la nuit . J'ai encore le souvenir de ma première colonie de vacance où ce crime considéré peut être comme volontaire était puni en attachant le coupable devant ses camarades avec ses draps mouillés sur la tête. Je ne me souviens pas que cette méthode m'ait guéri, ni d'ailleurs qu' elle m'ait traumatisée. 

A l'époque de l'école primaire, j'étais voleur comme une pie et menteur comme un arracheur de dents 
( cette dernière expression date d'avant le métier de dentiste quand on ne soignait pas encore les dents et que l'on vous les arrachait sur la place du marché, époque que nous n'avons bien sûr pas connu mais l'expression est restée). Je me souviens de trois de mes méfaits et je serais bien incapable de dire si il y en a eu d'autres.
A l'époque, au moins pour les plus jeunes jusqu'à  10 ou 12 ans ou même plus, l'argent de poche n'existait pas donc je cherchais discrètement mon argent de poche dans les poches des autres. 
Il n'est pas complètement exclu que j'ai effectué quelques modestes prélèvements de  monnaies dans le sac de Mamillon mais il me semble que je préférais faire les poches du manteau de ma soeur Rose France qui en étaient souvent pourvues  je trouvais sans doute la faute moins grave. Et pour cause!....Si l'on veut remonter à la source, c'est direct au porte-monnaie de Mamillon qui a fini par s'en aperçevoir  car j'ai du forcer la dose. J'ai zapé  et peut etre échappé à l'épisode du chatiment  corporel et  n'ai qu'un vague souvenir  de Mamillon très fachée et attristée par ma conduite. Elle a du être mise au courant par  l'école ou par des parents sur ma générosité envers quelques camarades, (je me rappelle d'un gouter sublime, partage de fraises  et gateaux de chez  Silvi dans le grenier d'une copine, notre " club"  (la série  en bibilothèque rose ou verte des aventures du "club des cinq "faisait rage à l'époque ) et surement  l'impossibilité de justifier mes achats)  ( RF) 
J'ai le souvenir d'avoir un jour acheté un joli petit canif avec le produit de mes larcins et d'avoir fait joué à ma petite soeur Catherine et à son insu le rôle de témoin. J'avais le canif en poche et me promenant avec elle sur le boulevard d'orient exactement au niveau du grand tournant proche d'une villa religieuse dont j'ai oublié le nom, j'ai fait semblant sous ces yeux de trouver le canif dans le caniveau.Villa Henri-Joseph (Manou).
Cette source occulte de revenu a peut être duré quelques temps mais j'ai maladroitement caché mon trésor dans un orifice du mur de l'école Paul Long, j'ai été vu et dénoncé. L'instituteur a dépêché "un grand" en vélo pour prévenir Mamillon et lui apporter la preuve du délit , c'est à dire ma cagnotte.
Le soir, alors que je me déshabillais pour aller au lit, je dormais à ce moment là dans la salle à manger , Mamillon est arrivée avec une ceinture et m'a énergiquement corrigé, il me semble que Catherine était présente, pleurait autant que moi et demandait l'arrêt "du supplice".  Là, de la part de  Mamillon, tu m'étonnes, j'ai toujours associé ce genre de chatiment exclusif à Papillon. Dans cette série, j'ai un souvenir  similaire: Manou dégustant en bas l' énergique  correction de  Papa et moi pleurant en écho du haut  des escaliers. En général,je me rappelle vaguement d'interventions de Mamillon pour arreter ce charmant jeu de massacre...Bigre! notre descendance  nous aura imaginé ayant vécu l'enfer...(rf)Moi aussi, je suis très surpris, jamais Maman ne m'a corrigé, eng. oui mais jamais de châtiments corporels, par contre, j'ai eu ma dose avec Papa. (Manou).  
Je suppose que le châtiment était assorti d'un discours  moralisateur mais je n'en ai pas gardé le souvenir. C'est bien la seule fois je pense où Mamillon a levé la main sur moi. Je n'ai jamais récidivé.

Un autre larcin concernait une montre bracelet inutilisée qui me semblait abandonnée à son triste sort.  Je la dérobais et fit semblant de la trouver dans une des platebandes surélevées qui bordait l'escalier permettant  d'accéder au jardin de de la porte de la salle à manger. Ce n'était pas un bon plan, personne n'a été dupe de mon stratagème même si un très léger bénéfice du doute subsistait car je m'obstinais farouchement à nier.  comment était elle cette montre ? c'était peut etre celle reçue en cadeau de comunion solennelle par Bon Papa, perdue depuis,   C'était à l'époque un MUST, l'un des  cadeaux  signes avant coureurs de l'accès au monde adulte pour un enfant  arrivé  sans le savoir au seuil de "l'age de raison."..(rf) Non c'était une montre rectangulaire très basique sans argent ni or ou plaqué. JJ 

Un dernier méfait pour lequel je n'ai pas été inquiété parce que la disparition d'un petit diamant dans le coffret à bijoux de Mamillon a mis assez longtemps à être constatée. J'avais trouvé joli ce petit cristal qui brillait et qui faisait de petits arc en ciel,  Voilà d'ou vient la bosse du géologue! j'avais joué avec et l'avais perdu, je ne m'en suis évidemment pas vanté. J'ai eu l'occasion quelques lustres plus tard d'en parler avec Mamillon. Elle avait pensé bien à tort à l'époque que c'était Mamy qui lui avait subtilisé ce solitaire. On avait peut etre mis ça aussi sur le compte de la bonne... qui avait bon dos quand disparaissait quelque chose... , tiens, meme si j'avais oublié cet incident, me vient à l'esprit qu'on avait parlé de pies attirées par tout ce qui brille ...  mais pas seulement,,, élémentaire Watson! ,, ; )  je me rappelle l'image  de la pie entrant dans la chambre de Mamillon  se posant sur sa coiffeuse... venant tout droit  des contes de fées dont je suis encore friande (rf).

C'est vrai que les châtiments corporels venaient surtout de Papillon et que souvent ils étaient aussi soudains et imprévisibles que quelques fois incompréhensibles. Je suppose que notre père était assez soupe au lait et quand il débordait à cause du bruit ou encore de tâches sur une nappe, il ne prenait pas le temps d'aller chercher un martinet. Je me souviens d'une fois où Mamillon était intervenue alors que Papillon avait utilisé le plat de la lame du couteau à pain sur l'avant bras de l'un d'entre nous pour 
l'empêcher de sucer son pouce à table. Elle lui avait dit très fermement "cela je ne le tolèrerais jamais" Papillon avait quitté furieux la salle à manger mais nous l'avions tous retrouvé quelques minutes plus tard dans le salon avec son journal souriant et détendu. Cela a été peut être un des premiers cas de la grande perplexité que m'inspirait le caractère orageux de Papillon. 

Lycée Jean-Aicard

J'y ai fait une 6eme sans doute un peu calamiteuse, pourtant  j'avais  deux ans de retard puisque j'avais doublé  cours préparatoire et  7eme. C'est à cette rentrée lors du premier cours que notre professeur  
de mathématique nous a déclaré concernant les notes "20/20 c'est pour le bon Dieu, 19/20 c'est pour moi, si vous travaillez bien vous pourrez atteindre 18. 
A cette époque on commençait à pratiquer une orientation dès la 6eme sur la base des résultats scolaires et de tests d'un psychologue . J'ai été orienté si mes souvenirs sont bons sur le béton armé ! Je suppose que c'était les métiers du bâtiment que notre mère appelait comme cela. Mamillon a considéré que j'aurais des difficultés à m'adapter à un milieu manuel pas toujours bien famé et à une vie professionnele 
précoce et a trouvé un lycée technique à Lorgues ( à environ 70 km de Hyères) qui acceptait de me prendre en 5eme.

Lycée technique de Lorgues







3 commentaires:

  1. Bravo ! Aussitôt dit, aussitôt fait.
    Excellent le titre, personnellement je vote pour.
    J'ai un compte gmail (jjs.dadou@gmail.com) et je me suis connecté au blog sans problème mais si je peux écrire un commentaire , je ne vois pas comment écrire sur la page principale du blog , peut être faut il être contributeur déclaré ? comment fait on ?

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  2. Merci Fanny, J'ai bien reçu l'invitation sur Gmail et aperçu la plume du contributeur , je n'ai donc qu'à me lancer. Manou et Catherine auront aussi besoin d'être contributeur….
    Bravo Sophie pour ton éditorial, il n'y a plus qu'à s'approprier ce nouvel outil
    le mieux possible pour ce noble projet.
    à nos clavier donc et rendez vous tous au boulevard d'Orient.

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