E.C. Bénézit aquarelle 1938 |
Oui, la route est longue comme le montre cette aquarelle .. et je dirais même pleine d'embûches... à commencer par ce post qui disparaît...Merci Jean-Jacques de l'avoir repêché. Il est repassé par nos boites mail. Les voies d'internet sont bien étranges...
Pour terminer mes études aux Beaux Arts de Rome je présente un mémoire sur Bénézit
Puisque j'allais dessiner chez lui toute enfant et qu'il m'était parrain, je lui dois bien ça.
Je me suis donc tardivement plongée dans les documents que j'ai eu la chance de pouvoir photographier grâce à Monique Montpellier veuve se son légataire universel à Sanary Sur Mer.
Il n'est guère aisé de lire et transcrire sans connaître vraiment cette écriture pourtant familière de tous ces écrits souvent mi-effacés au crayon ou à l'encre sur papiers sombres ou jaunis par le temps. Quand un mot est illisible, il faut parfois deviner dans le contexte ... Tant de feuillets rassemblés en trois vieilles chemises avec quelques cahiers où trouver pêle-mêle des considérations artistiques, ébauches de texte à publier peut être ? brouillons de lettres précieux , notes, listes , quittances, récépissés de poste, horaires de trains, poèmes. De tout ça il faudra ne garder que l'essentiel.
Qu'en sortira t il ? quelques nouvelles de plus sur sa famille d'origine? ses soeurs, son grand-père Emmanuel musicien fut ami et voisin de Victor Hugo en exil comme lui à Guernesay. Je ne sais comment, mais j'ai trouvé par hasard le blog où est citée une jeune fille Bénézit dans la longue correspondance tenue par la compagne de l'écrivain Juliette Drouet pour l'avoir aidée à transcrire les Misérables...
Qu'en a t il été de sa vie?, à Paris chez son père créateur du fameux dictionnaire d'art ? sa formation artistique favorisée par son milieu et consolidée aux académies Julian , Colarossi, par sa fréquentation de la salle Caillebotte de la Grande Chaumière et du Louvre , mais de ses séjours en Bretagne on ne sait rien, ni de ses maisons, son élève devenue son épouse Salomé non plus , ses premières expos aux salons? la galerie de son père 9, rue des beaux- Arts ?, les artistes qu'il a pu y côtoyer, rencontrer ?son travail à Paris? l'atelier rue Daniel Stern ? il aura sûrement croisé entre autres Giacometti , Picasso . Tout est assez vague, . Manou m'a dit récemment qu'il y avait un grand tableau ou dessin d'un grand ange qui trônait dans la chambre de la vache , j'en ai un très vague souvenir il me semble qu'il était sous verre ?.
Il était de Salomé: née en Suisse, elle était alsacienne (d'où sa sympathie pour accepter de nous louer l'appartement de sa propriété) fut connue comme aquarelliste on la trouve sur Wikipedia. Le tableau d'une Jeanne d'Arc trône parait il dans une église d'Alsace dont je dois retrouver le nom pour qui voudra aller la dénicher si elle y est encore . De 10ans l'aînée de son mari, elle avait une fille née d'un premier mariage dont j'ignore le nom. Pas de traces de sa vie avec sa mère et Bénézit, pas de traces à part quelques croquis où l'on pourrait peut être l'identifier, enfant d'une dizaine d'années.
Puis, sa fuite dans le sud de la France pour des raisons de santé, Gassin , Bormes et Hyères où il s'est installé définitivement boulevard d'orient où notre famille est arrivée en 48.
J'ai eu la chance d' avoir eu le cadeau de la correspondance de Papillon avec lui pendant son séjour en Algérie. C'est au départ du train que Monique m'a remis une enveloppe la contenant. Quelle émotion de lire et de réaliser ainsi que de "ce héros au sourire si doux" ( tiens, voilà une expression de famille! d'où vient elle?) je n'ai rien connu de sa vie hors de chez nous.
Dommage que nous n'ayons gardé aucune des lettres que l'artiste a du lui certainement lui envoyer et peut être à Mamillon après le déménagement en Creuse.
Dans cette correspondance, on peut noter une grande admiration, affection , soucis et félicitations pour la bonne santé du maître qui a plaisir à rappeller qu'il était condamné en arrivant dans le midi, il est question également de remerciements émus pour la réception d'un colis: quelques douceurs pour améliorer son ordinaire de cantine accompagnaient une petite toile commandée ( il y en a peut être eu 2) par notre père , très fier de pouvoir en décorer sa " cellule" et d'épater son supérieur.De quelle toile s'agit il? mystère! si quelqu'un d'entre vous en a une où soit écrit au verso une dédicace qui puisse l'identifier, je suis preneuse de l'information. ( Je vous vois déjà retourner vos toiles : )
Il faudra d'ailleurs que j'envoie à chacun ces souvenirs lesquels constituent un portrait détaillé de la situation géographique et sociale de la région où il était en garnison. Documentation historique intéressante sur sa vie militaire, lles troubles et évènements tragiques qui ont suivi en Algérie. Rappelez le moi , mais de grâce à partir de Mai.
De notre coté tranquille Boulevard d'Orient, havre de paix, petite bulle insouciante bien loin des conflits militaires internationaux, pas grand chose à part nos souvenirs de famille ou ceux donnés écrits par des connaissances et amis de la dernière période de sa vie, comme son élève et héritier Jean Montpellier.
Pour revenir à mes moutons, le sujet est trop vaste, je concentre ma recherche autour des 3 carnets que j'ai pu consulter sur la période entre deux guerres.
Je suis curieuse de m'imaginer, moi , devant la commission de professeurs réunis pour la discussion de ma thèse sur ce peintre inconnu d'eux , mais encore plus sur le résultat. On pourra au moins dire que ce n'est pas banal comme sujet.
Mais comme tout est encore en friche à un mois seulement de cet évènement.. tous les paris sont ouverts...
Quand j'aurai repris un calme zen je vous en reparlerai.
Bye
sophie
Super ton texte, c'est dommage de ne pas en savoir plus, mais il faut se faire une raison.( je vais encore chercher dans le grenier au cas où il resterait du courrier caché dans un coin). Pour le tableau reçu en Algérie , il y en a un que j'ai photographié sur ta demande:https://drive.google.com/file/d/0B0c5hJK0QyVHRE9uTk5HVTJRMTA/view?usp=sharing
RépondreSupprimerhttps://drive.google.com/file/d/0B0c5hJK0QyVHcjNIOWhNY3M2TmM/view?usp=sharing
Pour l'expression "mon père, ce héros au sourire si doux" cela vient d'un poème de Victor Hugo de la Légende des siècles intitulé "après la bataille" ( très cultivé M. Wikipédia n'est ce pas?)
J'ai trouvé le texte que tu avais perdu dans un mail envoyé par le blog et je me suis permis de le remettre à sa place,( je suis un as du copier-coller!)
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